Daniel_P Apprenti mélomane
Nombre de messages : 83 Age : 42 Date d'inscription : 23/02/2013
| Sujet: Soutien Usine, Genève Ven 6 Nov - 12:09 | |
| J'espère que tout le monde est au courant, mais Maudet le maudit s'est lancé dans une attaque idiote et gratuite contre l'Usine dont les conséquences deviennent désastreuses pour cette salle (gel des subventions, notamment). Je pense que tout comme moi, vous avez passé des concerts incroyables là-bas. Un peu de soutien solidaire ne peut donc leur faire de mal. Sur leur site ( http://www.usine.ch ) , vous trouverez - les infos http://usine.ch/fight/ - un modèle de lettre à envoyer au Conseil d'Etat (toujours très recommandé) - leur écrire un mot de soutien Sur ce site, vous pouvez signer une pétition en ligne http://appelpourlusine.wesign.it/fr A noter que demain (samedi), ils organisent une journée portes ouvertes. N'hésitez pas à vous y rendre. Inutile de vous dire que nous sommes toutes et tous concernés. Si nous voulons donner un futur à la culture et à la musique qui nous anime, il faudra lutter. Au passage, en m'auto-citant en toute modestie, je vous mets mon petit mot à moi (cela fera sans doute rire certains ) - moi-même a écrit:
- J’ai grandi à la campagne. Profonde même. Vu de mon village fribourgeois, Genève, c’était « New York dans les années 80 ».
Mes parents ne m’y avaient jamais emmené. Pas vu le jet d’eau, pas vu l’horloge fleurie, ni les Fêtes de Genève, ni le mur des Réformateurs, ni le Musée du CICR, encore moins le MAMCO.
La première fois de ma vie que j’ai vu Genève, c’était pour venir… à l’Usine. Vers 1998. Et ouais. Rien que ça.
Et j’y suis revenu. Pas qu’une fois. Et je n’étais pas le seul. Sans ces lieux alternatifs, combien d’autres que moi seraient restés isolés et repliés sur eux-mêmes ? Enfermés dans nos préjugés et refusant l’altérité ? Ayant comme seul horizon les fausses joies d’un consumérisme vulgaire et individualiste ? La personne que je suis est notamment redevable à l’Usine et surtout aux personnes qui façonnent ce lieu magique.
Combien d’existences ces lieux alternatifs ont-ils changé ? En accueillant à bras ouverts, en donnant droit d’exister à celles et ceux qui ne rentrent dans aucune de ces sacro-saintes cases. Enfermée dans certaines tours d’ivoire et ses préjugés, une majeure partie de la caste politique n’arrive pas à cerner l’immense travail social que font de tels lieux. Ces espaces interstitiels que certains définissent comme « hors-la-loi » permettent à d’autres de devenir acteur de leur propre vie. En donnant confiance, en déléguant des responsabilités, en formant des jeunes, en leur conférant des compétences hautement valorisables sur le marché du travail (autant vous dire que la gestion de projets, après l’organisation de concerts punk, c’est de la rigolade. Et je parle d’expérience), le tout sur une base autogestionnaire et largement autofinancée. Qui dit mieux en termes d’intégration et de cohésion sociale?
Est-il nécessaire de revenir au passage sur l’apport culturel indéniable de l’Usine et plus globalement des milieux dits alternatifs. Quelle serait la renommée de la Genève internationale sans de tels lieux ? L’Usine ancre Genève sur la carte mondiale de l’art et de la culture. Cela ne se prête pas à discussion.
Aujourd’hui l’entêtement stérile d’un magistrat relève soit de l’aveuglement administratif court-termiste et contre-productif pour toutes les parties, soit de la mauvaise foi crasse et opportuniste d’un élu en mal d’existence politique. L’un comme l’autre sont indignes et n’auraient pas à affecter le bon fonctionnement de ce fleuron culturel et social qu’est l’Usine. Les autorités publiques se doivent de soutenir et de faciliter les activités de l’Usine et non d’entamer des bras de fer inutiles et désobligeants.
Longue vie à l’Usine. Daniel Prélaz, entre autres responsable projet livre Fri-Son 1983-2013
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