Festivals de Suisse et d'ailleurs
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Festivals de Suisse et d'ailleurs

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 dysfonctionnement des salles romandes

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cynosargos
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyLun 4 Juin - 14:03

Au sujet des cachets, en général (donc pas seulement pour les concerts en salle), la RTS a diffusé un sujet intéressant hier soir: http://www.rts.ch/video/emissions/mise-au-point/4039454-qui-se-remplit-les-poches-le-prix-des-billets-de-concert-a-augmente-de-20-en-5-ans.html

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ctgal
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyLun 4 Juin - 18:25

cynosargos a écrit:
Au sujet des cachets, en général (donc pas seulement pour les concerts en salle), la RTS a diffusé un sujet intéressant hier soir: http://www.rts.ch/video/emissions/mise-au-point/4039454-qui-se-remplit-les-poches-le-prix-des-billets-de-concert-a-augmente-de-20-en-5-ans.html


Assez intéressant, merci pour le lien!

Une petite chose qu'ils ne mentionnent pas, c'est que les prix de production des groupes sont également plus élevés (ensuite on est d'accord, ils s'y retrouvent hein!)
Mais les gros écrans LED, la pyrotechnie etc. Il y a le matériel et des équipes techniques à payer.
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Ricklette
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyMar 5 Juin - 7:34

cynosargos a écrit:
Au sujet des cachets, en général (donc pas seulement pour les concerts en salle), la RTS a diffusé un sujet intéressant hier soir: http://www.rts.ch/video/emissions/mise-au-point/4039454-qui-se-remplit-les-poches-le-prix-des-billets-de-concert-a-augmente-de-20-en-5-ans.html


Ah ben voilà qui résume ma pensée... Nous on parle de musique et les gros producteurs parlent de "show-business"... Je sais pas vous, mais moi il me semble qu'il y a un sacré décalage...
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyMar 5 Juin - 8:21

Il faut également tenir compte du renchérissement (i.e. de la hausse globale des prix ou inflation).

Dans le reportage, la hausse des prix des billets est estimée à 19,45% sur 5 ans. Il n'est pas fait mention du renchérissement qui affecte pourtant directement (cf. le prix des biens et marchandises utilisés pour organiser un concert (y compris l'électricité, l'essence/le diesel, etc.)) et indirectement à travers l'adaptation des salaires au renchérissement qui fait croître les coûts des services et de la main d'oeuvre.

En 1993, un billet pour Metallica au stade St. Jakob de Bâle coûtait 45 francs "de l'époque". Compte tenu du renchérissement enregistré depuis lors (+ 16,1%), il faudrait débourser 52 francs aujourd'hui pour assister au même concert (organisation, production, droits d'auteurs, cachet identiques, mais indexés au renchérissement).

Pour en rester aux "5 dernières années" du reportage, l'inflation entre janvier 2007 et avril 2012 a été de 4% et explique une part de la hausse de 19,45%.

Il faut ajouter les coûts d'une production plus maousse, spectaculaire pour faire (re)venir le spectateur que d'autres artistes et organisateurs tentent d'attirer sur leur propre concert (tu ne vas pas voir Metallica en 2012 pour revoir exactement le même spectacle qu'en 1993, alors que dans les jours qui suivent ou précèdent il y a une plusieurs autres événements de fortes dimensions dans un rayon de 150-200 km) et une organisation soumise à des normes (notamment de sécurité) plus strictes, donc plus coûteuse.

Donc, si l'on retranche les 4% du renchérissement, on peut se demander comment se répartissent les 15,45% restants entre (1) la hausse des cachets imputable à la logique de marché, (2) la hausse des coûts de production imputable à la concurrence pour offrir des shows toujours plus spectaculaires et (3) les coûts supplémentaires induits par le renforcement des normes de sécurité, en particulier.

Est-ce que Bon pour les oreilles, qui a donc fait ce reportage, a des infos à ce sujet?
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyMar 5 Juin - 9:51

Ricklette a écrit:
cynosargos a écrit:
Au sujet des cachets, en général (donc pas seulement pour les concerts en salle), la RTS a diffusé un sujet intéressant hier soir: http://www.rts.ch/video/emissions/mise-au-point/4039454-qui-se-remplit-les-poches-le-prix-des-billets-de-concert-a-augmente-de-20-en-5-ans.html


Ah ben voilà qui résume ma pensée... Nous on parle de musique et les gros producteurs parlent de "show-business"... Je sais pas vous, mais moi il me semble qu'il y a un sacré décalage...

Bienvenue dans un monde capitaliste. Tout est un business, même des domaines aussi vitaux que la santé, par exemple. Pas de raison a priori que la musique y déroge. Si tu veux changer cela au delà de mesures cosmétiques, c'est tout un système auquel il faut s'attaquer.

Sinon, l'arme du consommateur dans ce système, c'est la demande.
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyMar 19 Juin - 16:01

cynosargos a écrit:
Il faut également tenir compte du renchérissement (i.e. de la hausse globale des prix ou inflation).

Dans le reportage, la hausse des prix des billets est estimée à 19,45% sur 5 ans. Il n'est pas fait mention du renchérissement qui affecte pourtant directement (cf. le prix des biens et marchandises utilisés pour organiser un concert (y compris l'électricité, l'essence/le diesel, etc.)) et indirectement à travers l'adaptation des salaires au renchérissement qui fait croître les coûts des services et de la main d'oeuvre.

En 1993, un billet pour Metallica au stade St. Jakob de Bâle coûtait 45 francs "de l'époque". Compte tenu du renchérissement enregistré depuis lors (+ 16,1%), il faudrait débourser 52 francs aujourd'hui pour assister au même concert (organisation, production, droits d'auteurs, cachet identiques, mais indexés au renchérissement).

Pour en rester aux "5 dernières années" du reportage, l'inflation entre janvier 2007 et avril 2012 a été de 4% et explique une part de la hausse de 19,45%.

Il faut ajouter les coûts d'une production plus maousse, spectaculaire pour faire (re)venir le spectateur que d'autres artistes et organisateurs tentent d'attirer sur leur propre concert (tu ne vas pas voir Metallica en 2012 pour revoir exactement le même spectacle qu'en 1993, alors que dans les jours qui suivent ou précèdent il y a une plusieurs autres événements de fortes dimensions dans un rayon de 150-200 km) et une organisation soumise à des normes (notamment de sécurité) plus strictes, donc plus coûteuse.

Donc, si l'on retranche les 4% du renchérissement, on peut se demander comment se répartissent les 15,45% restants entre (1) la hausse des cachets imputable à la logique de marché, (2) la hausse des coûts de production imputable à la concurrence pour offrir des shows toujours plus spectaculaires et (3) les coûts supplémentaires induits par le renforcement des normes de sécurité, en particulier.

Est-ce que Bon pour les oreilles, qui a donc fait ce reportage, a des infos à ce sujet?

Désolé de répondre tard, j'avais manqué cette discussion (d'où mon doublon dans la section "Médias").

Difficile de répondre à ta question. Comme mentionné dans le reportage, ces cachets s'expliquent par les moyens scéniques toujours plus gigantesques... mais pas seulement. A entendre tout le monde - ou presque - parler de l'effet de la crise du disque pour expliquer ces augmentations, on peut en conclure que les coûts techniques n'expliquent pas tout. Mais je suis plutôt partisan d'y voir une logique de marché, la loi de l'offre et de la demande.

Maintenant, ce sujet s'attachait uniquement au marché des "grands concerts". Si l'on plonge son nez dans les festivals, on constatera une hausse tout aussi importante des cachets, mais qui ne se justifie cette fois-ci pas par les investissements scéniques (rares sont les groupes à se déplacer avec l'entier de leur structure scénique pour des open airs et surtout nombreux sont ceux qui ne proposent rien de bien spécial). Cette hausse s'observe à tous les niveaux, chez les mammouths comme chez les plus petits festivals. Il n'est pas rare de voir les cachets multiplier 4 ou 5 par rapport à une date en club. Un détail pour certains, mais un vrai problème pour plusieurs manifestations, obligées de devoir renoncer à des artistes "émergents" mais gourmands qui feraient augmenter de 5 à 10 francs à eux seuls le prix du billet sans pour autant amener énormément de spectateurs supplémentaires.

En conclusion, je me permettrai de citer une phrase lâchée par Rossellat dans l'interview qui suivait ce sujet dans Mise au point: un cachet trop cher c'est un artiste qui ne remplit pas. Et en festival, il y en a beaucoup. Franchement, quel artiste programmé à Paléo cette année pourrait avec son seul nom attirer 35'000 spectateurs (à par David Guetta peut-être)? Idem à Gurten ou Saint-Gall? Après, tous ne sont sans doute pas aussi gourmands, mais il y a quand même de sacrées exagérations (un cachet, au hasard, entendus dans un festival alémanique cette année: Atlas Sound demandait 15'000 CHF pour jouer! Dans un festival attirant 3000 personnes, c'est 5 CHF, voire un peu plus, à ajouter au prix du billet, pour un artiste qui ramènera 50 personnes peut-être. De quoi expliquer l'absence de pas mal d'artistes indés sur les scènes des festivals suisses cette année...)
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyVen 22 Juin - 7:27

Aujourd'hui dans 24Heures, un article qui emboîte le pas au sujet diffusé dans Mise au Point.
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyDim 24 Juin - 10:00

Yavin a écrit:
Aujourd'hui dans 24Heures, un article qui emboîte le pas au sujet diffusé dans Mise au Point.

Je me permets d'apporter une petite précision qui manque à l'article, selon moi. Dans le tableau en bas à gauche, titré "En Suisse, l'offre musicale explose mais la demande est stable", il faut garder en tête que ces chiffres sont ceux de la SMPA, association regroupant les 25 principaux organisateurs de concerts en Suisse. Y sont donc inclus les grands festivals (Paleo, Montreux, Gurten, Greenfield, Moons & Stars, etc.) et les concerts produits dans les stades ou les grandes salles. Mais pas les multiples petits festivals de suisses ni les nombreux concerts en clubs aux modèles associatifs (Romandie, Usine, etc.). De plus, il s'agit d'un chiffre qui regroupe à la fois les concerts payants et gratuits organisés par la SMPA. Difficile donc d'en tirer de réelles conclusions...
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyLun 25 Juin - 9:18

BonPourLesOreilles a écrit:
cynosargos a écrit:
Il faut également tenir compte du renchérissement (i.e. de la hausse globale des prix ou inflation).

Dans le reportage, la hausse des prix des billets est estimée à 19,45% sur 5 ans. Il n'est pas fait mention du renchérissement qui affecte pourtant directement (cf. le prix des biens et marchandises utilisés pour organiser un concert (y compris l'électricité, l'essence/le diesel, etc.)) et indirectement à travers l'adaptation des salaires au renchérissement qui fait croître les coûts des services et de la main d'oeuvre.

En 1993, un billet pour Metallica au stade St. Jakob de Bâle coûtait 45 francs "de l'époque". Compte tenu du renchérissement enregistré depuis lors (+ 16,1%), il faudrait débourser 52 francs aujourd'hui pour assister au même concert (organisation, production, droits d'auteurs, cachet identiques, mais indexés au renchérissement).

Pour en rester aux "5 dernières années" du reportage, l'inflation entre janvier 2007 et avril 2012 a été de 4% et explique une part de la hausse de 19,45%.

Il faut ajouter les coûts d'une production plus maousse, spectaculaire pour faire (re)venir le spectateur que d'autres artistes et organisateurs tentent d'attirer sur leur propre concert (tu ne vas pas voir Metallica en 2012 pour revoir exactement le même spectacle qu'en 1993, alors que dans les jours qui suivent ou précèdent il y a une plusieurs autres événements de fortes dimensions dans un rayon de 150-200 km) et une organisation soumise à des normes (notamment de sécurité) plus strictes, donc plus coûteuse.

Donc, si l'on retranche les 4% du renchérissement, on peut se demander comment se répartissent les 15,45% restants entre (1) la hausse des cachets imputable à la logique de marché, (2) la hausse des coûts de production imputable à la concurrence pour offrir des shows toujours plus spectaculaires et (3) les coûts supplémentaires induits par le renforcement des normes de sécurité, en particulier.

Est-ce que Bon pour les oreilles, qui a donc fait ce reportage, a des infos à ce sujet?

Désolé de répondre tard, j'avais manqué cette discussion (d'où mon doublon dans la section "Médias").

Difficile de répondre à ta question. Comme mentionné dans le reportage, ces cachets s'expliquent par les moyens scéniques toujours plus gigantesques... mais pas seulement. A entendre tout le monde - ou presque - parler de l'effet de la crise du disque pour expliquer ces augmentations, on peut en conclure que les coûts techniques n'expliquent pas tout. Mais je suis plutôt partisan d'y voir une logique de marché, la loi de l'offre et de la demande.

Maintenant, ce sujet s'attachait uniquement au marché des "grands concerts". Si l'on plonge son nez dans les festivals, on constatera une hausse tout aussi importante des cachets, mais qui ne se justifie cette fois-ci pas par les investissements scéniques (rares sont les groupes à se déplacer avec l'entier de leur structure scénique pour des open airs et surtout nombreux sont ceux qui ne proposent rien de bien spécial). Cette hausse s'observe à tous les niveaux, chez les mammouths comme chez les plus petits festivals. Il n'est pas rare de voir les cachets multiplier 4 ou 5 par rapport à une date en club. Un détail pour certains, mais un vrai problème pour plusieurs manifestations, obligées de devoir renoncer à des artistes "émergents" mais gourmands qui feraient augmenter de 5 à 10 francs à eux seuls le prix du billet sans pour autant amener énormément de spectateurs supplémentaires.

En conclusion, je me permettrai de citer une phrase lâchée par Rossellat dans l'interview qui suivait ce sujet dans Mise au point: un cachet trop cher c'est un artiste qui ne remplit pas. Et en festival, il y en a beaucoup. Franchement, quel artiste programmé à Paléo cette année pourrait avec son seul nom attirer 35'000 spectateurs (à par David Guetta peut-être)? Idem à Gurten ou Saint-Gall? Après, tous ne sont sans doute pas aussi gourmands, mais il y a quand même de sacrées exagérations (un cachet, au hasard, entendus dans un festival alémanique cette année: Atlas Sound demandait 15'000 CHF pour jouer! Dans un festival attirant 3000 personnes, c'est 5 CHF, voire un peu plus, à ajouter au prix du billet, pour un artiste qui ramènera 50 personnes peut-être. De quoi expliquer l'absence de pas mal d'artistes indés sur les scènes des festivals suisses cette année...)

Merci pour ta réponse, qui appelle une réplique visant à creuser un peu la question de la "logique de marché".

L'explication par cette logique de marché mérite en effet à mon sens d'être approfondie. Ce pour plusieurs raisons.
D'abord, on relèvera que le marché des grands concerts comme celui des festivals est très opaque. Les professionnels (organisateurs, agents d'artistes, journalistes spécialisés, etc.) sont excessivement discrets sur la manière dont sont établis les prix/cachets et sur le montant même de ces prix/cachets. Si l'on compare ces marchés à d'autres, cette opacité est particulièrement frappante: aucun organisateur de festival ne dira publiquement le montant des cachets des artistes qu'il programme ou qu'il n'a pas pu programmer précisément en raison de ce montant. Alors que si tu achètes un litre de jus de pomme, pour prendre cet exemple, tu peux facilement savoir comment ce décompose son prix. Et si c'est facile, c'est parce que quelqu'un a contraint producteur et distributeur de jus de pomme à publier ces infos. Ce quelqu'un, c'est parfois (mais rarement) l'Etat, mais ce sont surtout les organisations de consommateurs et les médias spécialisés (FRC, ABE, etc.). Donc, pour que les consommateurs de concerts et festivals sachent ce qu'ils paient lorsqu'ils achètent un billet, il faudrait que les journalistes musicaux ou les médias traitant des questions de consommation en général investiguent et fassent parler les organisateurs et agents. Pour l'instant, avec ton reportage pour la RTS et, dans une moindre mesure, le papier de Barras, on a des informations très intéressantes, mais fragmentaires, d'une validité limitée à un type de spectacles, voire à un artiste particulier. À quand un ABE sur les festivals, voire sur les concerts en salle? Ou mieux: un Temps présent? Mais pour cela, il faudrait que les journalistes musicaux délaissent leur posture relativement connivente, sinon complice, qui est la leur dans les relations qu'ils entretiennent avec organisateurs, agents et artistes, et prennent le risque de froisser ces derniers en leur posant des questions sur les aspects économiques et financiers de leurs activités.

Ensuite, dans les citations des reportages et articles discutés ici, "le marché" est généralement réduit de fait au binôme offre (organisateurs) / demande (consommateurs de spectacles musicaux). On néglige ainsi une bonne partie de la chaîne de production de l'offre: les différents acteurs (artistes, agents, organisateurs, sponsors, médias généralistes et spécialisés, etc.), leur rôle et leurs intérêts respectifs, les contraintes spécifiques avec lesquelles ils composent. De même, comme sur tous les marchés, l'offre conditionne (crée même parfois) la demande. Les professionnels précités spéculent tous sur les attentes des consommateurs et se fondent sur ces spéculations, les artistes pour revendiquer le montant de leur cachet, les organisateurs pour concevoir leur programmation et faire la promotion de leurs spectacles (afin de conformer les attentes du public à la programmation proposée, selon les techniques ordinaires de la propagande commerciale), les journalistes pour évaluer non seulement les programmations ex ante, mais aussi le succès ou l'échec, ex post, de tel festival ou grand concert. Tel pourrait être le cahier des charges d'une enquête journalistique sur le marché des concerts et festivals telle que je l'appelle de mes voeux dans le paragraphe précédent.

Enfin, c'est clair que ce n'est pas très glamour d'appréhender la musique live par le biais économique et financier. Mais quand on te rabâche les oreilles à longueur d'année avec l'effondrement du marché du disque, les ravages du téléchargement, la hausse des cachets des artistes, etc., alors que, à titre personnel, tu dépenses annuellement des milliers de francs en disques et concerts, il est légitime de revendiquer une meilleure information de la part des professionnels.

Bon, alors, tu es partant pour une enquête de plusieurs mois sur la question? Wink
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyLun 25 Juin - 11:42

Partant, bien sûr. Mais pas sûr de trouver quelqu'un pour financer une enquête de ce type... En un peu plus de 6 ans dans le journalisme, j'ai réussi à passer des sujets sur le prix des billets, la politique culturelle envers les musiques actuelles ou encore l'évolution des clubs et du marché du live. Mais je n'ai pas toujours rencontré de l'enthousiasme, notamment de la part de mes anciens chefs.

Par rapport à ton premier paragraphe, je pense qu'il n'est pas possible de comparer le prix d'un litre de jus d'orange et celui d'un concert. Car dans la musique, le variable le plus important est la subjectivité. Entre un jus granini et un jus M Budget, tu peux bien sûr avoir une différence de prix, mais elle est liée à de nombreux critères (qualité des oranges, lieux de production, coût de l'emballage, renom de la marque). En musique, ces critères sont beaucoup plus limités. Il y en a bien quelques uns d'objectifs (technique, taille de la salle, etc.), mais le plus important, et de loin, c'est le renom de la marque (si j'ose).
Pour ma part, dans le cadre du Mise au point, j'ai contacté des associations comme la FRC, mais elles n'ont pas de position sur le prix des cachets - et donc des billets - car ce n'est pas de leur ressort. Elles peuvent surveillent les frais de billetteries (ABE et On en parle ont fait des enquêtes sur le sujet), s'assurer que les spectateurs ne soient pas lésés (dans un cas comme le concert de Prince, par exemple) et gardent un oeil sur les "trusts" qui peuvent se développer dans la branche (un exemple, le groupe de presse Ringier qui possède 50% de Good News (et donc le festival Moons & Stars), 48% de Starclick et 48% de TicketCorner (dans chacune de ses entreprises, le pourcentage restant est détenu par leur partenaire Deutschland Entertainment AG)). Mais elles n'ont rien à dire sur le prix des cachets et des billets.
Au final, qu'on le veuille ou non, les prix sont fixés par une loi de l'offre et de la demande qui rappelle un peu celle qui régit un marché comme celui de l'art contemporain. Subjectivité, spéculation et, un peu quand même, de réalité commerciale. Ensuite, il y a bien des intermédiaires qui influent sur le marché, mais à ce jeu-là, je pense qu'il faudrait avoir les moyens d'aller creuser du côté de Londres - où sont situés les grands agents européens - voire des USA. Reste que l'acteur le plus important, selon moi, c'est le spectateur. En choisissant de payer son billet et de consommer dans un festival ou un concert, on soutient l'existence de l'événement. Que ce soit un club associatif, un festival indépendant ou une grosse machine rebaptisée du nom d'une marque de bière ou appartenant à un mammouth américain. Perso, quand je vais à des concerts ou des festivals hors boulot, je réfléchis à ce que j'ai envie de soutenir. Je me dis que c'est le seul moyen pour que ce "business" continue à ressembler à ce qui me plaît.

Enfin, je me permets juste de répondre quant à l'accusation de connivence. Je crois qu'un journaliste ne doit jamais avoir peur de froisser ses interlocuteurs. Sinon, ce n'est pas un journaliste. Dans ce milieu, il y a des gens que j'apprécie, mais ça ne m'empêche pas de faire mon travail. Du moins, je le crois. Et j'espère que mes collègues font de même. Sinon, malheureusement, tes impressions seraient pertinentes...
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyMar 24 Juil - 7:22

En fait, je n'espère pas une enquête qui compare les concerts/artistes, mais simplement qui te disent ce que tu paies quand tu achètes un billet. De là ma comparaison avec le jus de pomme (combien pour la matière première, la transformation, l'emballage, le transport, etc. mais pas le goût, évidemment).

Un exemple avec les Vieilles Charrues:
dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 8532601766689vc

Si on avait ça pour une série de festivals (si possible en faisant des catégories selon la taille), plus les montants globaux figurant dans les comptes/le budget des festivals pour chacun de ces types de charges, on aurait déjà un bon panorama et on pourrait comparer de manière pertinente les festivals et les tarifs qu'ils pratiquent. La même démarche pour les clubs/salles serait aussi envisageable, sous réserve de corrections (avec des tarifs/dépenses médians et/ou moyens).

Sur les relations de connivence entre journalistes musicaux et organisateurs/promoteurs/agents d'artistes/labels/artistes, ce n'est pas une accusation, c'est un constat qui découle de l'examen des relations de dépendance réciproque entre les différents groupes professionnels concernés. En fait, il serait plus juste de parler de "collusion" (du latin jouer avec), c'est peut-être moins connoté et ça traduit bien l'idée qu'on a affaire à différents types de personnes qui participent du même monde (la musique, grosso modo), mais de manières différentes, par passion, vocation ou simple intérêt (pas uniquement au sens économique). Bref, pas de volonté polémique de ma part, juste le constat qu'un certain degré de collusion/connivence est inévitable, mais que cela peut faire obstacle à un examen rigoureux des questions économiques et financières, d'autant plus que l'on parle de musique, donc d'art.
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyDim 29 Juil - 17:53

Sans vouloir faire mon chieur, c'est un peu ce qui était proposé avec Mise au point:

dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 PRIX

Après, comme c'est de la télévision, j'ai dû simplifier un peu car trop de chiffres n'aurait pas été digeste. Et ranger par exemple technique, communication et sécurité sous une catégorie unique intitulée frais de production. Mais c'est bien le même genre de découpage. Avec en bonus la séparation entre amortissement des frais et bénéfice. Note au passage qu'il s'agit justement ici d'un découpage médian, proposant l'analyse d'un billet pour un gros concert en Suisse, qu'il s'agisse de Radiohead, Metallica ou Coldplay.

EDIT: Et en passant, pour revenir au point de départ (ou presque) de ce thread, étrangement, je n'ai lu nulle part que Bastian Baker et d'autres musiciens suisses appelés à jouer sur les gros festivals suisses cette année avaient profité d'une résidence aux Docks pour répéter. Comme quoi, y a beaucoup de monde pour gueuler, mais pas tant que ça pour relever ce qui fonctionne.
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyDim 29 Juil - 18:39

BonPourLesOreilles a écrit:
EDIT: Et en passant, pour revenir au point de départ (ou presque) de ce thread, étrangement, je n'ai lu nulle part que Bastian Baker et d'autres musiciens suisses appelés à jouer sur les gros festivals suisses cette année avaient profité d'une résidence aux Docks pour répéter. Comme quoi, y a beaucoup de monde pour gueuler, mais pas tant que ça pour relever ce qui fonctionne.
mais c'est connu ça, non ? Je crois que Stress avait aussi répété au Docks et d'autres groupes vont au Nouveau Monde ou à Fri-Son. Mais là c'est le management du groupe qui sort le porte monnaie pour “louer” la salle, juste ?
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MessageSujet: Re: dysfonctionnement des salles romandes   dysfonctionnement des salles romandes - Page 2 EmptyLun 30 Juil - 7:59

A priori, non. Mais c'était le cas avec l'ancienne direction. Et c'était un scandale. D'aileurs, nombre de groupes optaient pour d'autres lieux de résidence ou de répétition. Aujourd'hui, les choses sont mieux réglées.
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